La vision de Ian Diamond sur la meilleure voie à suivre pour sa communauté

2 novembre 2021

Nous avons discuté avec Ian Diamond, agent de liaison pour Vision Eeyou Istchee, pour connaître son point de vue sur l’analyse des opportunités de développement dans la Nation Crie de Waskaganish.

Parlez-nous du consortium Vision Eeyou Istchee, responsable de l’étude de faisabilité de la Phase 1. Quel est l’objectif de l’organisation ?

Notre but est d’établir une feuille de route pour les 30 prochaines années au sein d’Eeyou Istchee et de veiller à ce que le développement, quel qu’il soit, n’ait pas d’impact négatif sur le mode de vie des Cris. Nous menons actuellement une étude approfondie et, à ce stade du processus, mon travail consiste à être ouvert aux opportunités qui se présentent. Ce qui rend ce processus unique, c’est que tout est théorique pour l’instant. Nous ne savons pas ce qui est possible, car ce niveau de développement n’a jamais été réalisé dans le Nord. Nos seuls principes pour l’étude sont d’essayer de maintenir ces idéaux traditionnels cris, de les défendre et d’être respectueux. Mais, quelles que soient les conclusions de notre étude, mon travail n’est pas de préconiser une option plutôt qu’une autre, mais de voir si oui ou non notre plan est faisable et bénéfique pour la communauté. 

Qu’est-ce qui vous a amené à vous engager dans cette organisation et cette raison d’être?

J’ai embarqué dans ce programme parce que je suis moi-même incertain de ce qui est possible, mais je suis curieux de le découvrir. Je savais que je pouvais aborder le projet d’un point de vue totalement impartial. Grâce à mon travail antérieur, j’ai développé des relations profondes avec les maîtres de trappe et je veux comprendre comment cela les touchera, comment cela touchera la majorité, les entreprises et les gens de nos communautés. 

Comment votre travail contribue-t-il à l’épanouissement des communautés ?

J’aborde toujours ce travail en me posant cette question, car s’il profite à ma communauté, il profitera aux autres. Par exemple, si nous exploitons des minéraux ici dans le Nord, comment allons-nous les acheminer vers le sud d’une manière peu coûteuse, efficace et respectueuse de l’environnement ? Au bout du compte, cette étape de l’étude vise à répondre à des questions de ce genre. 

Quel est le projet d’infrastructures locales dont les communautés ont désespérément besoin ?

Le fait d’avoir davantage de moyens de transport du nord au sud ouvrirait beaucoup d’options pour nos communautés. Il faut parfois plusieurs jours pour se rendre de Waskaganish à Montréal parce que nous n’avons tout simplement pas d’accès routier ou d’accès aérien fréquent. Cela ouvrirait également nos territoires à une plus grande activité touristique, ce qui permettrait d’injecter plus d’argent dans nos communautés et donnerait au reste du monde l’occasion de mieux comprendre notre mode de vie. 

En quoi Eeyou Istchee est-il différent d’il y a 30 ans ?  

En fait, j’ai deux ans de plus que la convention de la Baie James. Presque à la journée près. Je suis né le 12 novembre, et la convention a été signée le 11. Je me souviens de la toute première route qui a été construite dans ma communauté, qui était alors connue sous le nom de route de la Baie James. Par la suite, toutes les communautés des environs ont été reliées à cette route, rendant les déplacements plus faciles et plus efficaces. 

On observe également des changements au sein de la culture, notamment en ce qui concerne les maîtres de trappe et la chasse. Certains utilisent maintenant des outils plus modernes, leurs points d’accès aux zones de chasse se sont développés, et ce grâce aux infrastructures qui ont été construites. Quant à savoir si c’est une bonne ou une mauvaise chose, je ne me suis pas encore fait une idée, mais en tant qu’individu menant une étude sur les opportunités de développement, je crois que c’est le bon état d’esprit à avoir.