Les études présentées ici ont placé les communautés locales au centre du processus de développement des infrastructures de transport. Cette méthode de travail, initialement proposée par la Société de développement crie (SDC), vise à faire évoluer le paradigme dominant des ressources naturelles comme principal levier de développement, vers le développement des communautés. Le développement des ressources naturelles reste un élément essentiel de cette équation, mais il n’en est plus le seul moteur. En ce sens, La Grande Alliance va au-delà d’un plan de transport régional standard et propose plutôt un nouveau modèle de collaboration entre les populations cries et jamésiennes pour développer durablement le réseau existant, permettant ainsi le transport des ressources naturelles d’une manière qui favorise l’amélioration de la situation de tous.
Les études de faisabilité tentent de rechercher et de comprendre comment les infrastructures de transport proposées peuvent améliorer la qualité de vie des communautés. Les corridors de transport sont explorés dans le plus grand respect du territoire, de ses habitants et de l’héritage cri. En ce sens, l’étude adhère pleinement au concept de développement durable, de sorte que les infrastructures étudiées ne peuvent être mises en place que si elles sont réalisables d’un point de vue technique, environnemental et économique. En outre, il est entendu que, pour être réalisées, les infrastructures proposées devront être socialement acceptées par toutes les communautés de la région.
L’exigence du client d’impliquer les communautés cries et jamésiennes à un stade aussi précoce du développement reflète sa volonté de voir les intervenants locaux participer activement à la planification et à la gestion du développement territorial et économique d’Eeyou Istchee Baie-James. L’organisation comprend qu’Eeyou Istchee Baie-James est extrêmement riche en ressources naturelles, mais croit fermement qu’elle ne doit pas être perçue comme une simple source de matières premières pour l’exploitation des ressources. La SDC est claire sur le fait que le développement du territoire doit être conforme aux coutumes traditionnelles et fondé sur des valeurs de respect et de gratitude envers la terre. Enfin, elle rejette l’idée que le développement des infrastructures et la protection de l’environnement s’opposent, mais qu’ils sont tous deux essentiels au développement harmonieux d’un territoire et de ses habitants.